Equateur du 3 juillet au 27 août 2009
22 juillet
Comme prévu la veille, notre taxi vient nous chercher vers 9h et nous partons vers
Puyango. Le chauffeur connait la direction, mais il n'y a aucun panneau et il doit
demander son chemin plusieurs fois. Nous mettons 2h au lieu des 1h30 annoncés par
l'office de tourisme.
Après la plaine, nous traversons de beaux paysages de montagne avec de belles silhouettes
d'arbres qui se découpent sur les crêtes.
Il y a des arbres immenses, avec un tronc tout droit et des branches en haut, d'autres
moins haut mais plus étendus... J'espère voir aussi ce genre d'arbres à Vilcabamba, parce
que je n'ai pas pu faire trop de photos.
Le site de Puyango ne paie pas de mine, il est situé à la limite des provinces de l'Oro, où
se trouve Machala, et de Loja, où nous irons demain. Il y a un petit musée... tout en
espagnol, mais comme je connais déjà le sujet et c'est de l'écrit, j'arrive à peu près à
traduire aux enfants.
Ensuite, nous partons avec la guide pour la visite. Nous marchons environ 20 minutes pour
arriver au départ du sentier. Il fait très chaud, d'autant plus que nous avons mis nos
chemmises à manches longues et imprégnées. Ce n'est pas à cette heure-là en principe que
piquent les mauvais moustiques, mais autant éviter de se faire piquer tout court ! La
guide aussi d'ailleurs met chapeau et chemise
Juste avant d'arriver au départ du sentier, nous sommes rejoints par un pick-up avec 3
hommes et 3 enfants qui vont faire la visite avec nous.
Nous marchons dans la forêt, entre les vrais arbres immenses et les arbres pétrifiés.
Les vrais,
ce sont des
Cavanillesia platanifolia appelés aussi petrinos .
Les pétrifiés, ce sont des
araucaria, qui n'existent
pas en Equateur actuellement, mais au Chili (il y a du mouvement de plaques tectoniques
dans l'air !)
Il y a beaucoup d'animaux dans cette forêt, mais ils se cachent bien. En même temps, en ce
qui concerne les boas, on aime autant ! On aperçoit un lézard, un phasme, une grosse sauterelle
et de magnifiques papillons bleus et brillants dessus, orange dessous, qui ne se posent
jamais et que je n'arrive pas à prendre en photo, bouh...
Finalement, des arbres pétrifiés, il n'y en a pas tant que ça, ou bien ça n'est pas
très bien mis en valeur. Ils comparent ce site avec celui aux Etats-Unis, en Arizona, où on
a été avec Olivier et franchement, ça m'avait beaucoup plus impressionnée. Il y aurait un
autre site en Patagonie côté Argentine, une prochaine destination ? ;-)
On voit le plus grand Cavanillesia platanifolia du coin, à 6 ils n'arrivent pas à faire le tour
de l'arbre (Marine est derrière), bon certes, il y a 5 enfants...
A la fin, nos co-visiteurs nous ramènent en pick-up au départ du sentier et on s'arrête boire
avant de repartir... Il fait chauuuuuud !
Et puis c'est le retour. J'ai repéré une lavanderia qui ressemble plutôt à un pressing d'ailleurs,
mais la dame me demande 2 jours pour laver nos affaires... Tant pis, je ferai encore une
mini-lessive ce soir et on essayera d'en faire une grosse à Vilcabamba.
Je tente de changer notre billet pour un trajet plus court mais visiblement, il n'y a
pas de trajet plus court... bouh... du coup je change quand même pour un départ plus tôt: on
partira à 8h pour 6h de bus jusqu'à Loja, là-bas il faudra prendre un autre bus jusqu'à
Vilcabamba (1h15 de plus), en fonction de notre état, je verrai si on peut négocier avec
un taxi...
Dernière course importante: racheter du papier, on est en panne pour faire des dessins !
23 juillet
Journée difficile... Partis de Machala à 8h, nous pensions arriver à 14h mais nous avons atteint
Loja à seulement 16h ! 8h de bus dans un bus certes confortable mais sur une route pas terrible et
avec seulement un paquet de pop-corn à manger en chemin...ça a été dur... Surtout les
2 dernières heures où on se disait qu'on allait enfin arriver puisquon nous avait parlé de
6 heures de trajet...
Du coup, en arrivant, j'ai demandé à un taxi, pour Vilcabamba il prenait 15$, ce qui
n'est pas excessif vu qu'il y a une cinquantaine de km et qu'il nest pas sûr de faire le
retour avec quelqu'un.
Le paysage est superbe, photos demain ! Nous arrivons enfin au "Rendez-vous", tenu par
des français, un havre de paix ! On s'intalle, on se pose, les enfants font une partie de
monopoly pendant que je regarde dans le hamac les balades à faire dans le coin.
Je peux me débarrasser de ma lessive et j'ai le Wifi dans notre chambre, le top !
24 juillet
Les enfants apprécient beaucoup notre nouveau chez-nous: des jeux, des livres en français,
des gens qui parlent français, un hamac, un jardin, le bonheur !
On part faire une balade dans la réserve Rumi Wilco, une sorte d'arboretum plein de sentiers,
sur le mode du self-service: on entre, on s'inscrit, on paye, on prend la carte des sentiers
et on part !
On part sur un petit chemin qui monte. Pierrick râle un peu mais moi je veux avoir une
vue dégagée sur la vallée.
On voit beaucoup d'arbres et d'espèces différentes mais c'est difficile de les prendre
en photo car ils sont tous entremêlés !
Cet arbre est de la famille des Bombacacées, comme les petrinos de Puyango, mais d'une espèce
différente.
Quelques fleurs (très peu, c'est la saison sèche, plus la saison des floraisons)
Des cactus
Le chemin est très raide, pas toujours bien entretenu, mais bien marqué. Par temps de pluie,
les chemins qui grimpent sont probablement impraticables.
Commence alors la plus longue partie du chemin, non pas par sa difficulté, c'est tout
plat, mais parce qu'on voit beaucoup de papillons et que je tente de les prendre en
photo. Là je regrette mon panasonic et son super zoom. Pour arriver aux photos ci-dessous,
je dois d'abord attendre le bon vouloir d'un papillon:: faut déjà qu'il se pose quelque part
et qu'il me laisse m'approcher. Ensuite, je retaille les photos sur l'ordi.
Pour ceux qui me disent que les photos ont toujours belles, même depuis la noyade du
Panasonic, d'abord merci, et puis une précision: mon reflex Nikon est un excellent
appareil photo, et je le préfère d'ailleurs globalement au Panasonic pour les photos de
paysages, et aussi pour sa prise en main et son viseur. Mais je n'ai qu'un zoom 28-100
dessus alors qu'avec le Panasonic je dispose d'un zoom 28-500 ! Aux Galapagos, on était
très proche des animaux, donc pas de souci, ici c'est plus difficile.
Après la balade, on rentre appeler Olivier puis manger. Ensuite, on se met en route vers
le "zoo". La balade est sympa mais il n'y a pas grand-chose à voir à part un paon superbe.
Je sais pas s'il est caractéristique de la région,mais il est très beau et très coloré.
Il y a aussi des jeux et les enfants en profitent pendant que je fais une micro
sieste. Il y a aussi une piscine et déjà j'entends "on y reviendra pour aller se baigner ?"
Ce soir, on revient manger au restau tenu par des français... Marine a encore une envie
de tartiflette. C'est un restau très accueillant, où on peut manger tartiflette et soupe,
Marine et moi, pendant que Pierrick préfère les brochettes achetées sur la place, où on
peut se lever de table pour aller regarder les danses d'un groupe folklorique local. En
effet, ce week-end c'est la fête à Vilcabamba !
25 juillet
Ce matin, nous partons faire un tour dans le parc Podocarpus. L'entrée est à une
trentaine de kilomètres de Vilcabamba, et ensuite une route de 8,5 km monte jusqu'à un
refuge. Nous prenons un taxi pour y aller, le bus s'arrêtant à l'entrée. La route est
mauvaise, ça secoue, peu après le panneau du km 7, la route est bloquée. Nous faisons
donc à pied le dernier kilomètre.
Arrivés au refuge, il bruine et il fait du vent, et on est dans le brouillard. Un aigle est
perché sur une marche. Je voulais faire une balade de 5 km qui passe sur les crêtes mais
on ne doit rien y voir avec ce temps et le chemin doit être détrempé.
Nous partons faire au moins les deux petites boucles dans la forêt. C'est une forêt
humide et le sol est effectivement très boueux !
Nous commençons par la petite boucle de l'ours à lunettes, mais nous n'en voyons aucun.
Rom, du restau français, qui est aussi guide, nous a dit que pour en voir, il fallait
pouvoir s'enfoncer dans le parc à 2-3 jours de marche. En fait nous ne voyons aucun
animal, nous entendons en revanche les oiseaux, mais ils se cachent bien.
La deuxième boucle nous permet d'avoir une belle vue... sur le brouillard ! Pourtant on
devine le soleil dessous !
Les enfants ont froid, ils ont pas su (ou voulu pour
Pierrick) éviter les flaques et la boue et ils ont les pieds trempés. On revient donc au
refuge où on pique-nique près de la cheminée. A chaque bourrasque de vent, ça fait
voler la cendre partout dans la pièce !
On attaque donc la route du retour. Il faut descendre les 8,5 km jusqu'à l'entée du parc pour
pouvoir prendre un bus ou un taxi et rentrer chez nous.
La route est agréable à pied
et nous arrivons rapidement en-dessous des nuages.
Le haut des sommets est toujours dans les nuages lorsque nous arrivons sur la grande
route. on se met sur le côté de la route et on attend. On voit passer quelques taxis
pleins, puis un bus arrive. On n'est pas du tout à un arrêt de bus, mais il nous fait des
appels de phare alors je lui fais signe, il s'arrête et nous prend, trop cool les bus ici !
Bon au début, on est debout et on a du mal à garder notre équilibre, mais rapidement on
trouve des places assises et on arrive à Vilcabamba pile pour l'heure du goûter !
Bon, maintenant, il faut faire les courses car demain on monte dormir à un refuge où
on passera une nuit. A dans deux jours !
26-27 juillet
Aujourd'hui, après un copieux petit déjeuner, nous partons pour notre balade de 2 jours.
Comme j'ai du mal à estimer le temps qu'on mettra, on se fait amener en taxi au départ du
sentier, à un pont enjambant la rivière, le rio Yambala.
Le sentier est bien raide, il rejoint la crête et continue dessus, nous offrant de belles vues
sur les montagnes aux alentours.
C'est dur, j'ai un sac très lourd entre nos affaires
chaudes, de l'eau et des provisions pour 2 pique-niques, 1 repas et 1 petit déj ! Je crois que
je n'ai jamais porté aussi lourd ! Il fait beau et très chaud.
Le premier qui craque, c'est Pierrick. Il s'asseoit au milieu du chemin et fait une
pause pour boire. Juste à ce moment, arrivent 3 cavaliers: un guide équatorien et deux touristes
français, qui se rendent à cheval à la cascade un peu plus haut. Le guide a pitié de
Pierrick et propose de l'emmener à cheval jusqu'à la fin de la montée raide. Pierrick ne
se le fait pas dire 2 fois, je l'aide à monter devant le guide, et hop, il est parti !
Marine râle que c'est pas juste. Dix minutes après, on arrive aussi en haut. Ils nous
attendent tous les quatre. Je remercie encore le guide. Ils repartent, Pierrick nous
apprend ensuite qu'ils l'avaient déposé et continuaient leur chemin, mais il a eu peur, et
si on avait pris un autre chemin ? Il s'est mis à pleurer et du coup ils sont restés
avec lui, trop gentil !
Après ça, le chemin continue gentiment à flanc de montagne. Au bout d'une heure, nous atteignons
les deux portails près de la cascade. Nous avons mis 2 heures à monter, notre plan, fourni
par notre hôtel, disait 1h50, c'est bon, on est dans les temps. Je décide de ne pas descendre
à la cascade, on le fera au retour, j'aurai un sac moins lourd !
On s'arrête pour manger, puis on repart. Au bout de 45 minutes, nous rejoignons le Rio
Yambala. Faut traverser mais il n'y a pas de pont. On enlève les chaussures et les chaussettes,
on attache tout ça autour du cou, je trouve qu'il y a un peu de courant, alors je passe en
premier en m'aidant d'un baton. Ca passe. Je pose le sac à dos, je reviens chercher
Pierrick, 2ème traversée, puis Marine, 3ème traversée. J'ai les pieds gelés ! Mais tout
est relatif: beaucoup moins qu'en Islande quand j'avais juste fait un aller simple dans un
ruisseau de 2 mètres de large !
On est maintenant dans la forêt, c'est humide et frais, pas désagréable du tout. Ah, il
faut retraverser la rivière, les enfants passent à quatre pattes sur des troncs, moi je
n'ose pas et je refais trempette dans la rivière; un peu plus loin, il faut à nouveau
traverser, mais là on a un "pont" ! Enfin, un système astucieux de deux troncs d'arbre, un
sur lequel on marche, un auquel on s'appuie avec les mains.
Là on ne voit plus de marques bleues, qui indiquaient notre sentier, et le chemin qu'on suit
revient à la rivière mais on ne voit pas d'où il repart. Allez, on repart en arrière, à la
dernière marque bleue. OK, le chemin passait sur l'autre rive, et n'empruntait pas notre
pont, mais il est maintenant impraticable, et le pont a l'air tout neuf et doit avoir
été fait récemment pour pallier à ça. On repart donc sur le chemin qu'on a déjà parcouru,
en suivant les traces de l'ancien sentier de l'autre côté de la rive. On revient au point
où on s'était arrêté tout-à-l'heure. Je pose mon sac et je vais voir un peu plus loin.
C'est bon, le chemin continue bien par là. On fait trempette une dernière fois pour
le rejoindre.
On attaque alors une montée très raide dans la forêt pour enfin arriver au refuge. Martine,
à qui appartient le refuge, nous attend et nous accueille. Elle vit dans la montagne, à 30 minutes à pied de
là. Je pose enfin mon sac, ouf ! J'ai bien mérité un peu de repos dans le hamac !
Nous passerons la soirée avec Rom, le propriétaire du restau français, qui est aussi
guide équestre, et Dimitri, un ami à lui. Rom vit dans la région depuis 13 ans et il
connait très bien les animaux, les arbres et les plantes du coin. Je suis contente de ne
pas être seule dans le refuge, et on apprécie d'autant plus leur compagnie qu'ils savent
allumer un feu même avec bruine et humidité !
Pierrick aide Dimitri à s'occuper du
feu, pour un peu, c'est lui qui lui donnerait des leçons ! ;-) Au menu du soir, pâtes,
brochettes de saucisses et brochettes de chamallows ! Miam !
Pierrick passe une super nuit, Marine et moi un peu moins, on trouve les lits un peu durs. Au
matin, la bruine s'est arrêtée, on aperçoit les sommets derrière le refuge. Un deuxième bâtiment
est en construction, les ouvriers montent du village pour y travailler, ils partent vers 7h
et arrivent vers 9h30. Gloups ! Et nous qui avons mis 6 heures à monter !
Toutefois, ils ne viendront pas ce matin, ils ont appelé Martine pour lui dire qu'ils
n'étaient pas en état de travailler, ils ont trop fait la fête à Vilcabamba hier !
Nous tentons une petite balade ce matin pour aller voir un Podocarpus, l'arbre qui donne son
nom au parc, mais le terrain est humide, glissant, escarpé et Marine se tord la cheville. On
préfère faire demi-tour et attaquer la descente. On dit au revoir à Martine, qui travaille un
peu plus loin avec ses amis pour bâtir un poulailler. Elle nous propose de prendre un autre
chemin pour redescendre sur le versant opposé. Il n'y aura pas de rivière à traverser, allons-y !
Ce chemin est très agréable et suit les contours de la montagne... on n'arrête pas de descendre
puis de remonter, on a l'impression de ne pas avancer ! J'ai des signes avant-coureurs de
tourista et il me tarde d'arriver. Mais le chemin se remet à remonter, remonter, remonter !
Je me demande même si j'ai pas raté une bifurcation. De fait, on remonte et on a une très belle
vue sur Vilcabamba ! Enfin, on commence à descendre et la descente est raide.
En arrivant,
je me mets à l'ultra-levure, au coca, et je me couche. Dans la soirée, ça a l'air d'aller,
je vais manger avec les enfants, régime poulet/riz pour moi, ça tombe bien, il y en a
partout ! C'était une bien belle balade que je ne regrette pas du tout ! Mon seul regret,
ne pas avoir été jusqu'au Podocarpus ! En définitive, Marine n'a rien du tout à la cheville.
28 juillet
On aurait dû normalement voyager jusqu'à Cuenca aujourd'hui, mais je reste fatiguée, même
si la tourista ne s'est pas encore déclenchée. Le régime ultra-levure / coca / riz semble me
réussir. Donc on se repose, heureusement qu'il y a un jardin car Pierrick a du mal à
tenir en place ! Ca permet aussi de faire faire une lessive (je vous dis pas l'état
de crassitude dans lequel on était en revenant du refuge !) et de réserver notre hôtel
pour la prochaine étape.
Olivier nous apprend que notre carte postale "postée" à Floréana le 17 juillet est
déjà arrivée dans une ville voisine de la notre ! Une dame a appelé pour nous la remettre,
nous l'inviterons en septembre ! C'est fou, celles postées pour de vrai à Isabella le 11 juillet
ne sont pas encore arrivées !
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