Islande
du 12 juillet au 1er août 2008

12 juillet

Drôle de journée, commencée par un réveil à l’hôtel à Paris Roissy à 5h avec petit déj pantagruélique et terminée sous la tente, la pluie et le vent à Pingvellir en Islande à 23h (21h heure locale).

Vol sans encombre au soleil, atterrissage sous une épaisse couche de nuages, la pluie, le vent. Notre loueur de 4x4 dit que nous amenons la pluie, il paraît qu’il n’a pas plu (pas de grosse pluie comme ça !) depuis 3 semaines…

On part en 4x4 sur une route normale, facile pour le moment. Arrêt courses. Repas au chaud, on sent pas trop le pique-nique sous la pluie.

Recherche de distributeur : les ATM dans les supermarchés ne fonctionnent pas, bizarre. Dans une ville, le 1er refuse toutes les cartes, celles des islandais aussi, ouf, et le 2nd nous rend enfin riches de couronnes islandaises.

Reste à trouver le réchaud. On a pris un MSR après nos mésaventures au Canada où on n’a pas réussi à trouver des cartouches de camping gaz « plus », là on trouve du camping gaz et du primus, mais point de MSR ! Il est sensé être adaptable à plusieurs types de cartouches, mais sur la notice, ils disent de l’utiliser seulement avec des cartouches MSR… Que faire ? Le réchaud Primus ne vaut pas cher, allez, c’est parti pour un réchaud de plus, on va en avoir une sacrée collection en rentrant !

Ca y est, on peut prendre la route de Pingvellir, on quitte la côte, ça devient beaucoup plus désertique quoique encore bien vert ! On arrive à Pingvellir sous la pluie, on monte la tente sous la pluie et le vent, on est un peu inquiet, la tente va-t-elle résister ? En tous cas c’est chouette de pouvoir monter l’intérieur au sec, une fois qu’on a monté l’extérieur. On range, on s’organise, ici on peut laisser à manger sous la tente, pas d’ours dans les parages. On lance une lessive (nos 3 jours à Paris) et on part faire des balades autour de la cascade Oxararfoss.

C’est très sympa de marcher dans une faille, même sous la pluie fine. Il y a beaucoup d’oiseaux, on en voit un peu mais surtout on les entend énormément. La cascade franchit la « cassure », pas très haute mais jolie, et se faufile un chemin parmi les failles pour rejoindre la plaine en dessous puis le lac Pingvallavatn.

Retour au camping où il ne pleut presque plus et où le vent est tombé. On voit même la montagne derrière. 1er repas en camping, on aime le « skyr », spécialité locale (genre fromage blanc, aux fruits). A 22h il fait encore bien jour. Dodo !

13 juillet

Bonne nouvelle, la tente a tenu, elle est toujours étanche et on n’a pas eu froid. Y a-t-il eu une nuit ? A 22h30 il faisait toujours jour, et à 3h du matin aussi.

Les aires de camping super bien aménagées du Canada nous manquent. Pas de table ni de bancs, on mange par terre sur notre couverture de survie, et sous la tente parce qu’il fait pas chaud.

La lessive de la veille a été étendue partie dans la salle avec la machine à laver, partie dans le 4x4 : rien n’a séché encore. On transfère la partie dans le 4x4 sous la tente, et on part avec le pique-nique faire une balade.

Au début, c’est sympa, il fait toujours gris mais il ne pleut pas. On peut prendre des photos et on joue avec des oiseaux qui nous accompagnent, c’est à qui prendra la plus chouette photo ! Il y en a beaucoup de différents, et avec des cris différents, l’un est vraiment curieux et nous suit un moment, sans nous laisser approcher de trop près toutefois.

Il commence à pleuvoir juste quand on pense à s’arrêter pour le pique-nique. Le temps d’enfiler nos ponchos de pluie, il ne pleut plus. On s’installe pour attaquer le pique-nique, 5 minutes après grosse pluie diluvienne, on avale en vitesse le reste du pique-nique et on repart. Le chemin de pierres s’est transformé en chemin de boue et on se fraye un passage à travers les buissons, lorsqu’on rejoint le lac de Pingvallavatn, on est trempés.

Juste avant d’arriver au lac on se fait attaquer par des oiseaux qui doivent protéger leurs nids dans le coin. Probablement des sternes arctiques. J’avais lu que ça pouvait arriver sur la côte, dans des endroits habités par de grandes colonies d’oiseaux, mais je m’y attendais pas ici. La méthode pour éviter les coups de bec consiste à brandir un bâton au-dessus de la tête pour que les oiseaux prennent pour cible le bâton (le point le plus haut) mais pas beaucoup de bâtons dans le coin et on se voit mal arracher des racines ou les branches des arbustes. Heureusement qu’il venait de pleuvoir et qu’on avait encore tous les capuches sur la tête !

On part ensuite faire un tour en voiture de l’autre côté du lac, qui sait, il y fait peut-être meilleur. En fait c’est pire, il pleut et le vent souffle fort. Quelques éclaircies nous permettent d’apercevoir un paysage prometteur mais le temps reste globalement moche.

De retour au camping, on tente de faire sécher le linge dehors en profitant du vent puisque la pluie s’est arrêtée, on a même un rayon de soleil sur le camping, mais l’accalmie est de courte durée et il pleut à nouveau.

14 juillet

Réveil ronchon : il pleut toujours, on voit toujours pas les sommets des montagnes voisines, le linge n’est toujours pas sec, toutes les chaussures de Pierrick sont trempées : pas de bol, c’est lui qui se trempe le plus les pieds et c’est lui qui a les chaussures qui sèchent le moins vite.

On attendait du mieux au niveau météo, comme nous l’avait promis la météo, mais on range tout et on démonte la tente sous la pluie. On part vers Laugarvatn sur une belle route qui nous offre de beaux points de vue, la pluie est toujours là mais c’est plus dégagé et on aperçoit même du soleil de temps en temps.

On mange à Uthlio, dans un restaurant – salle des fêtes du village, avec la piscine à côté et un enfant qui s’y baigne malgré la pluie battante dehors. L’eau doit être chauffée mais quand même brrrrr… Il y a un grand écran avec les nouvelles et on voit le bulletin météo, qui annonce du mieux dans les jours à venir, mais dans le sud uniquement, confirmation par un journal-papier qui traîne.

Justement on voulait partir dans le nord via la route 35. Mais en étant un peu secs avant. On décide de monter quand même jusqu’à Geysir, de trouver un endroit où dormir au sec et d’aviser ensuite.

A Geysir, on trouve un super hôtel hors de prix avec vue sur le geyser. Il pleut toujours. On s’installe, on sort tout notre linge trempé, on étale tout sur le radiateur et chauffe le radiateur ! Nous on se repose et on essaye de faire une sieste. Dur dur dans la même pièce que 2 petits monstres qui jouent et se racontent des histoires.

Vers 17h, une éclaircie, allez on va voir notre geyser de plus près. Moins impressionnant que Yellowstone pour nous, mais les enfants adorent ! Il est assez régulier, toutes les 4-5 minutes il jaillit ! Du coup on mitraille, à qui prend la plus belle « bulle » bleue juste avant l’explosion, à qui prend la plus haute explosion…

L’éclaircie se transforme en vrai temps soleil/nuages. Il fait pas chaud mais ça fait de belles photos et du bien au moral.

Ensuite on va voir les chutes de Gullfoss. C’est magnifique et mouillé !

Repas au sec (il y a une petite cuisine très bien équipée à l’hôtel) et dodo. On a du mal à s’endormir, on a trop chaud… On a pourtant arrêté le radiateur pour la nuit, quasiment tout est sec, y compris les chaussures !

15 juillet

4h43 : il fait soleil ! Espérons que ce sera pareil toute la journée !

Belle journée en effet, avec un ciel ensoleillé entrecoupé de nuages. D’après les prévisions météo données par notre hôtesse et la discussion avec des français qui ont fait la route 35 dans le brouillard, on décide de rester encore dans le sud histoire de profiter du beau temps et de remonter le moral à bloc !

Direction Landmannalaugar via la Pjorsa vallée et plein de cascades ! Nos premières routes tout-terrain pour prendre des photos de la rivière Pjorsa et des oiseaux, puis des cascades Hjalpafoss, Gjarfoss, et enfin le clou du spectacle : Haifoss, la 2ème plus haute d’Islande (122 m), à couper le souffle !

On prend ensuite la route 208 en direction de Landmannalaugar : on a de la chance, le soleil est avec nous et on découvre un magnifique désert minéral, à chaque virage on a envie de faire une photo, au grand désespoir de Pierrick qui n’a qu’une envie : monter la tente et dessiner ! C’est beau, c’est grandiose, le ciel paraît immense ! On a toujours le mont Hekla avec la tête dans les nuages, pourtant on le surveille depuis la fin de la matinée.

Le plus dur reste à faire : passer nos deux premiers gués juste en arrivant et monter la tente avec pas mal de vent, découvrir un arceau cassé et se demander si ça va tenir… Réponse demain matin !

Pas le courage d’aller faire trempette dans les sources d’eau chaude à côté du refuge, trop de monde et trop froid !

16 juillet

Réveil sous le soleil et un magnifique ciel bleu. Le vent s’est calmé et la tente a tenu. On prend le petit déjeuner, on étend une petite lessive, on ne trouve pas de carte détaillée du coin alors on la prend en photo, on rachète quelques fruits dans un bus-épicerie et on part en balade !

Direction le tour classique au départ de Landmannalaugar à travers les champs de lave et d’obsidienne et les montagnes de rhyolite. C’est beau, c’est de toutes les couleurs. Après le champ de lave, on arrive dans une large vallée au fond de laquelle coulent des rivières, on marche jusqu’à la cascade du fond en essayant de trouver le départ pour le Brennisteinsalda, on voit bien un départ mais il correspond pas trop à la carte, on hésite, et finalement puisque c’est une boucle, on essayera de l’atteindre de l’autre côté.

(En assemblant le panorama ci-dessus, j'ai nettement vu le chemin qu'on a loupé ! Pas les yeux en face des trous ce jour là !)

Le détour était de toutes façons magnifique et les enfants ont adoré traverser les rivières… ou sauter à pieds joints dedans pour Pierrick !

On attaque la montée pour voir les fumerolles, encore plein de couleurs ! Au plus grand champ de fumerolles, ça pue vraiment ! On trouve l’autre départ de la balade pour Brennisteinsalda, qui est une montagne qui domine du haut de ses 840 ou 880 mètres (selon les guides…) et de laquelle on a une vue magnifique à 360°.

On voit des randonneurs partir pour le trek de 4 jours jusqu’à Porsmörk. Ca me tentait bien de le faire avec les enfants, à condition de dormir et manger dans les chalets-étapes, mais même s’il fait encore très beau, on sait maintenant à quel point la météo varie facilement et comme c’est galère quand on peut rien faire sécher, sans compter les risques de se perdre dans le brouillard…

Arrêt sur un névé pour jouer et retour au camping. On y retrouve Françoise, ma tante, et Germaine, une amie, qui effectuent un voyage en petit groupe. Trop rigolo de se retrouver là, à des kilomètres de Toulouse, d’autant plus qu’on ne pensait pas se voir vu qu’on devait monter sur la route 35 pendant qu’elles descendaient par la 26.

Bain dans les sources chaudes, mmmmmhhhh ! Le ciel s’est couvert mais il fait bon, même pas froid en sortant du bain !

17 juillet

Réveil au soleil encore, chouette. Rando en direction du lac Ljotipollur, un magnifique lac bleu dans un cratère rouge. En y allant, on prend de la hauteur au-dessus du lac Frostastadavatn, on a encore droit à de belles couleurs, un mini-volcan dans un cratère plus grand, des champs de lave, un petit lac émeuraude, des montagnes orange/rouge et… un retour sous la pluie dans un immense champ de lave ! Au camping, la plupart des tentes ont disparu, celles qui restent sont dans l’eau, la pluie a « créé » des mares un peu partout, on n’est pas les plus mal lotis mais le côté droit de la tente est dans l’eau et notre espace central est boueux. A l’intérieur c’est sec, mais faire la cuisine et manger est un peu délicat ce soir !

Demain, on a prévu de repartir vers le sud-est et de rejoindre la côte. Au moins 5 gués à franchir ! Les deux gués à l’entrée du camping, qu’on a traversés un peu plus loin sur des ponts pour piéton, ont grossi avec la pluie. Espérons que demain on n’aura pas des gués trop monstrueux à traverser !

18 juillet

Soleil ce matin, heureusement il n’a pas trop replu cette nuit, on arrive même à plier la tente sèche malgré l’humidité qu’elle a laissé passer sous nos matelas.

On attaque la route 208 en direction du sud-est : elle est magnifique, on fait 25 km en 2h15, certes on ne roule pas vite mais surtout on s’arrête pour prendre des photos. On passe par des vallées et des hauteurs, on voit des lacs et des rivières, des montagnes au relief varié…

Des gués, on en traverse en pagaille, on ne les compte même plus ! Ils ne sont pas très impressionnants, finalement le plus impressionnant était celui de Landmannalaugar, au grand désespoir d’Olivier qui trouve les traversées trop faciles !

Pique-nique et petite balade digestive à Edgia (la vallée de feu) qui est une immense (longue) faille. Au fond il y a une cascade mais on n’est pas allé jusque là.

On poursuit notre route vers Vik, on cherche un endroit « en dur » pour dormir histoire de faire sécher ce qui est trempé et de recharger nos batteries, notre adaptateur sur allume-cigare étant mort le 2ème jour de notre voyage… Pas facile mais finalement on finit par trouver un hébergement en « sleeping bag » dans une guesthouse à 20 km de Vik. C’est pas trop cher et il y a une cuisine, parfait. Ravitaillement : magasin, pompe à essence et distributeur à Vik, le retour à la civilisation

La côte est magnifique entre l’océan et le glacier Myrdalsjökull. On va faire une balade à Dirholaey, des falaises au-dessus de l’océan. La vue est superbe sur le glacier, la magnifique plage de sable noir et des pointes rocheuses qui émergent au-dessus de l’océan. C’est aussi une réserve d’oiseaux, et on passe du temps à les prendre en photo, notamment des macareux, ils sont trop rigolos !

Dîner tardif et au dodo !

19 juillet

On comptait enchaîner avec le Laki mais on n’avait pas envie d’avaler de la piste aujourd’hui ! Journée relâche, on décide de rester une nuit de plus dans la guesthouse.

On prend une petite route pour approcher le glacier Myrdalsjökull. Sympa la vue qu’on a en s’élevant mais on reste relativement loin du glacier. Il aurait probablement fallu essayer par la route qui mène à Solheimajökull, une « langue » du glacier qui descend assez bas.

On roule jusqu’à Skogafoss, une magnifique chute d’eau dans un écrin vert. On prend un peu de hauteur pour avoir une autre vue, et on poursuit le chemin jusqu’à un col que l’on aperçoit. Du col, pas de vue sur le glacier, mais un chemin magnifique qui nous permet de voir de nombreuses autres petites cascades le long de la rivière Skoga et une vue sur la côte splendide.

Pour finir, on va buller sur la plage de Reynisfjara près de Vik. Cette immense plage de sable noir sépare l’océan du presque lac Dirholaos. Elle est bordée d’un côté par les falaises où on a vu les macareux hier soir, de l’autre côté par une falaise avec des colonnes basaltiques et le « Troll tirant un trois-mâts », c’est-à-dire des pointes rocheuses qui émergent hors de l’eau.

On a eu une journée magnifique, en T-shirt toute la journée, et dire que Vik passe pour l’endroit le plus pluvieux d’Islande !

20 juillet

On remonte la route vers le nord-est après Vik à travers des plaines alluviales immenses et désertes. On attaque la piste pour la région de Lakagigar : 49 km de mauvaise piste pour ensuite faire une boucle dans le Lakagigar, avant de revenir sur nos pas. Pas loin de 150 km de piste au total !

Le Lakagigar c’est quoi ? Une immense fissure éruptive, longue de 25 km, où une activité volcanique très intense a eu lieu de 1783 à 1785, donnant lieu à de nombreux petits cratères tout le long de la faille. Des coulées de lave ont également chamboulé toute la région, des fumées toxiques retombées sur le sol sous forme de pluie ont décimé les troupeaux, causant famine et maladies qui ont fait chuter la population islandaise de 48000 à 38000.

Le soleil n’est pas avec nous, mais au moins il ne pleut pas. Au pied du Laki, le plus haut volcan, plusieurs balades permettent d’explorer des cratères. Les roches sont rouges ou noires et recouvertes d’une sorte de mousse/lichen. Du sommet du Laki on a une vue fantastique sur la fissure avec un alignement de volcans de chaque côté du Laki et une vue sur les deux glaciers, le Myrdalsjökull et le Vatnajökull qu’on approchera demain.

Un peu plus loin une plus longue balade nous permet de nous balader dans un lieu apocalyptique, sur la fissure elle-même, actuellement rebouchée par de la lave refroidie. On voit un petit lac dans un cratère, on se promène dans une sorte de canyon, au milieu du champ de lave, on enjambe des mini-failles, on rentre dans le cratère d’un grand cône rouge, on longe une rivière bordée de pseudo-cratères, on franchit un immense champ de lave…

Le retour en voiture est long… et on arrive tard à Kirkjubaejarklaustur. A l’origine on comptait aller dormir au pied du Skaftatell mais il est beaucoup trop tard. On tente de trouver une guesthouse, mais on trouve seulement un hôtel. Tant pis pour le budget, le petit déj est compris et il y a une immense baignoire…

Il faut dire qu’on est couvert de poussière de la tête aux pieds, même l’intérieur de la voiture est couvert de poussière, un grand nettoyage s’impose !

21 juillet

Au réveil, il pleut et il vente… Brrrr… On est content d’être au chaud ! On commence la journée par un petit déjeuner pantagruélique.

Départ pour le Skaftatell, une langue du glacier Vatnajökull autour de laquelle on peut se balader. Il fait gris mais pas de vent et peu de pluie, et il ne fait pas froid. On fait une balade qui nous permet de voir une cascade qui coule au milieu de colonnes basaltiques, la Svartifoss, puis une vue au-dessus du glacier.

On repart avec pour objectif le Jökursdalon, ce lac issu d’un glacier juste au bord de la mer dont les blocs de glace sont chahutés par les vagues. Mais à peine a-t-on quitté le Skaftafell qu’il se met à pleuvoir violemment, il vente et on n’y voit plus rien. Au Jökursdalon, pas d’amélioration… Snif… On poursuit vers Höfn où on s’arrête dans l’auberge de jeunesse qu’on a réservée depuis Skaftatell.

22 juillet

Ce matin grand soleil. Ca nous titille un peu de revenir en arrière voir le Jökursdalon mais ça fait 150 km aller-retour et on doit déjà en faire 350 pour rejoindre Myvatn.

Quelques achats avant de partir : on profite d’être dans une « grande » ville, on trouve un adaptateur allume-cigare – 220V et on rachète des chaussures pour Pierrick.

On longe le « Lon », le lagon : une bande de sable à l’entrée d’une baie a créé un immense lagon peu profond. C’est très beau et c’est un paradis pour les oiseaux. En particulier on aperçoit des centaines de cygnes. On s’arrête pour aller marcher sur la bande de sable. De l’autre côté les vagues sont impressionnantes, on entend leur grondement longtemps avant d’arriver. Les enfants font une moisson de plumes de cygnes et de pinces de crabe, objectif déguisement de chef indien.

Au fond du Berusfjord, on prend un raccourci pour Eggilstadir. On a donc « loupé » tous les fjords du nord-est. Ensuite on se réenfonce dans le centre en direction de Myvatn. Rapidement les fjords cèdent la place au désert.

Voilà Myvatn, les derniers 50 km nous ont enchantés, vivement qu’on aille voir l’Askja ! On s’installe dans un camping à Reykjalid, entre l’église épargnée par la lave lors d’une éruption du Krafla et l’aéroport. On renforce notre arceau de tente cassé avec du scotch et on monte la tente.

On va manger au restaurant, c’est très bon, pas si cher que ça (aurait-on oublié de nous compter les desserts ?). A notre sortie, le ciel s’est dégagé et le vent souffle fort. Petite balade en voiture le long du lac, quelques photos d’oiseaux, on retrouve nos cygnes. Dodo. Le vent est impressionnant, au matin il souffle moins fort. Tant qu’il y a du vent, il n’y a pas de midges, ces moucherons qui se collent paraît-il dans les narines, la bouche, etc…

23 juillet

La météo a dit beau temps, alors debout de bonne heure, direction les solfarates et les marmites de boue de Namafjall, la caldeira du Krafla, puis l’ascension du cratère du Hverfjall qui fait 1 km de diamètre. Superbe vue sur le lac d’en haut ! Poursuite jusqu’à Dimmuborgir puis balade autour des pseudo-cratères de Skutustadir.

Les sources d’eau chaude en plein air ont été remplacées par un complexe touristique. Ca reste simple et agréable, bien que payant, et c’est là qu’on finit notre journée, dans l’eau chaude et bleue.

Il fait beau et chaud, le vent est tombé. Pour la première fois depuis notre arrivée en Islande, nous prenons notre repas du soir dehors, au soleil devant la tente.

24 juillet

Petit déj au soleil devant la tente. La météo a dit beau temps aujourd’hui. On part pour l’Askja !

200 km de piste aller-retour dans un désert minéral. On aperçoit au loin l’Herdubreid, un volcan en forme de chapiteau de cirque, à plus de 1600m d’altitude. On longe la rivière Jökulsa a Fjöllum, la 2ème plus longue d’Islande (plus de 200 km). Mais plus on se rapproche, moins on y voit, tout paraît noyé dans la brume, à un point que lorsqu’on est au pied de l’Herdubreid, on en distingue à peine la silhouette.

Comme on a déjà fait 60 km, on décide de continuer. On se croirait en plein hiver nucléaire ! Lorsqu’on arrive au refuge du Dreki, au pied de l’Askja, le gardien nous apprend que c’est une sorte de tempête de sable, qui arrive souvent quand il n’a pas plu depuis un moment. Il pense que ça va rester comme ça la journée.

Il ne nous reste plus que 8 km à faire, on monte. Ca se dégage un peu en montant, on a une meilleure visibilité et on aperçoit le sommet de montagnes. On se gare au bout de la route et on part pour aller voir le cratère. On voit nettement le chemin sur la lave, pas de brouillard. Quand on arrive au-dessus du petit cratère de Viti et son lac bleu-vert pâle, on aperçoit derrière les eaux bleues dÖskjuvatn, le lac du cratère d’Askja.

Il fait un vent monstrueux. Dans le cratère, on est à l’abri, et on a même du soleil ! On prend le temps de pique-niquer, en observant les visiteurs qui viennent, se baignent et repartent. Les enfants jouent dans l’eau, il faisait tellement froid en sortant de la voiture qu’on n’a même pas pris les maillots ! Ils sont censés juste tremper les pieds dans l’eau mais ça devient vite bain complet en slip !

Au retour, le vent a faibli, mais c’est plus brumeux. On voit moins bien Öskjuvatn et les bords du cratère. Sur la piste, on a une meilleure visibilité, mais ça reste quand même brumeux et un peu frustrant de pas voir grand-chose tout au long de la piste !

l’Herdubreid au retour, avec la meilleure visivilité de la journée dans le secteur ! A Myvatn, il a fait un temps superbe toute la journée !

25 juillet

Aujourd’hui balade pour Jökulsargljufur, un parc le long d’un canyon occupé par la Jökulsa a Fjöllum, encore elle. De nombreuses cascades et de nombreuses balades sont possibles. On y rentre par le sud, on commence par une petite balade à Dettifoss, la plus puissante d’Europe, puis Selfoss. Les cascades sont à couper le souffle, on se sent tout petit face à Dettifoss.

Ensuite on aperçoit Hafragilfoss lors d’une pause pique-nique.

On marche à un point de vue au-dessus d’Holmatungur, puis on fait une grande balade dans Vesturdalur, au milieu d’un dédale de rochers de lave et de colonne basaltiques dans tous les sens. Contrairement à ce que disait mon guide, qui disait que le camping n’était autorisé que pour les randonneurs (c’est l’étape du trek de 2 jours qui permet de longer tout le canyon), il y a des caravanes, des camping-cars.

Il est tard et on rebrousse chemin sans aller jusqu’à Asbyrgi. Un petit tour au « blue lagoon » de Myvatn avant de rentrer.

26 juillet

Journée « route » pour rejoindre le départ de la Kjöllur Route (35). En chemin on s’arrête à Husavik et à Godafoss, magnifiques chutes d’eau en arc de cercle.

27 juillet

Route et piste jusqu’à Hveravllir. Installation au camping. Pas d’eau potable, il faut soit faire bouillir l’eau soit acheter des bouteilles au petit magasin du camping. Petit magasin sommaire mais le minimum vital pour manger correctement : pain de mie, yaourts, lait, féculents, sauces...

Balade via les sources d’eau chaude jusqu’au cratère de Strytur. C’est un volcan en pente douce, on se rend à peine compte qu’on monte.

Au retour baignade dans un bassin artificiel (mais plein de vraies algues !) alimenté partiellement par de l'eau des sources d'eau chaude, partiellement par de l'eau glacée... Ca donne une super chaude température et c'est un régal... Par contre faut pas traîner en sortant car il y a un peu de vent et la différence de température est ... gla gla...

28 juillet

Balade épuisante (ceci n'engage que les enfants et moi... surtout longue en fait) pour s'approcher des glaciers, en particulier des 3 langues du Hrutfellsjökull.

On n'oublie pas le petit bain en rentrant ! Après l'effort le réconfort !

29 juillet

On s'est réveillé les 2 dernières nuits en nage le matin, il fait assez bon dehors mais pas à ce point ! On comprend mieux en démontant la tente : le sol de la tente est tout chaud ! On le sentait pas vraiment à travers nos matelas, mais ça a bien dû réchauffer l'atmosphère !

Ailleurs le sol n'est pas spécialement chaud, comme on est à quelques mètres des sources d'eau chaude, on suppose que la tente empêchait de l'air chaud de s'échapper du sol... C'est l'Islande, le pays où on a le chauffage par le sol en camping !

On repart vers Kerlingarfjöll... sans conteste un des plus beaux coins où on est allé, peut-être encore mieux que le Landmannalaugar parce que moins touristique.

Je sais pas trop si des bus y vont, à Hveravllir ils s'y arrêtaient, là il y a 2 ou 3 gués à traverser, dont un à quelques mètres au-dessus d'une cascade... en définitive, on a bien fait de pas commencer par là, si ça avait été notre premier gué on aurait pas été tranquille !

Et puis il n'y a pas de magasin, juste un restau mais on n'a pas même pas droit d'y acheter un sandwich à emporter. On avait fait des provisions avant notre départ sur la route 35, mais dans l'euphorie de trouver un magasin à Hveravllir, on s'est pas vraiment rationnés... Bon, je sens qu'on va pas mal manger des pâtes et des sandwiches pain de mie - jambon en boîte ! D'ailleurs si vous demandez à mon fils s'il a bien mangé en Islande, il vous dira "Oh oui, des pâtes, des pâtes et encore des pâtes !"

Donc Kerlingarfjöll on y arrive de bonne heure - vers 10h. Il y a des chalets à louer, le camping est simple mais bien et dans un super beau cadre. On s'installe, on entend le bruit d'un gros engin, on ne pense pas une seconde que ça va durer, et on s'installe juste en face de l'autre côté de la rivière.

On récupère une carte vendue par le restaurant indiquant des balades à faire et la durée/distance approximative. Une balade part juste du camping et monte sur l'arête de la montagne pour rejoindre un champ de fumerolles.

Au fur et à mesure qu'on monte, on a de chouettes vues sur les glaciers aux alentours et sur la vallée et la rivière qui passe devant le camping. En fait en longeant la rivière, on arrive aussi à un petit bassing d'eau chaude-tiède juste au dessus du torrent - gelé. C'est indiqué au départ de la balade "hot pool", faut bien marcher au moins 15 minutes avant d'y arriver.

On monte, on monte, et d'un coup on change de couleur et on en prend plein les yeux !

Waouh ! C'est rouge/orange/brun/blanc/bleu/vert, ça fume de partout, c'est ça l'enfer ? On marche à côté de cratères de boue, blub, blub, on essaye de deviner la température des ruisseaux : il vient du glacier, gelé ! Il y a des sources d'eau chaude à proximité, chaud, voire brûlant ! A ce propos, il faut être assez vigilant, on peut se brûler, il n'y a rien de balisé / sécurisé comme au Landmannalaugar, la carte se révêle assez inexploitable, les quelques panneaux ne correspondant pas trop aux chemins sur la carte, mais il fait beau, on a une bonne visibilité, on voit l'arrivée de la route, par laquelle on redescendra, donc pas de danger de se perdre.

Quelques photos "en vrac" mais dur dur de choisir lesquelles vous mettre tellement c'était beau (mon record de photos à la journée !)

Le "gros engin" fait toujours autant de bruit... Ca s'avère être un groupe électrogène qui fonctionne de 7h à 23h ! Grrrrrrr ! On comprend mieux pourquoi il n'y avait quasiment pas de tente de ce côté là du camping, pourtant le plus idyllique !

30 juillet

Magnifique 2ème balade dans le secteur. Cette fois on monte en voiture au bout de la route pour essayer de faire une balade plus loin.

Pas vraiment de départ de sentier, pas vraiment de sentier d'ailleurs, on commence à partir un peu hésitant, heu c'est qu'on n'a pas envie de marcher accidentellement sur un sol peu épais et se brûler...

Des gens nous rejoignent. Ils veulent faire la grande boucle qu'on voulait faire, ils disent qu'effectivement il n'y a pas de sentier, c'est leur chien qui ouvre la marche, je sais pas trop à quoi il se repère.

On les suit un moment, mais entre les petites jambes qui nous accompagnent et surtout les arrêts photo des grandes jambes, ils nous ont vite distancé. On a beau savoir à peu près quoi faire, et qu'on va rentrer par l'autre côté de la vallée, bien qu'on n'y voie aucun chemin et que ce soit assez raide par endroit... on se demande si nos petites jambes vont passer...

On finit par rebrousser chemin, on va se perdre dans les mini vallées colorées et les vapeurs, ma fumée, on doit traverser des gués, sur le dos de papa pour les petites jambes, en enlevant les chaussures pour moi, ben j'aurais préféré un ruisseau d'eau tiède, les deux traversés étaient gelés, ça m'a saisie, j'ai vraiment eu du mal à finir la traversée (1,50m de large max !)

31 juillet

Ce matin, une fois le petit déj avalé, il ne nous reste plus que... 1/2 paquet de chips et 1 tablette de chocolat. Un peu maigre pour le pique-nique, heureusement qu'on va en principe retrouver la civilisation !

On tente de s'approcher du lac Hvitarvatn mais pas facile, les gués ont l'air costauds, on préfère ne pas s'y risquer.

Juste avant de retrouver la route goudronnée, on part sur une piste affreuse, la pire de toutes celles qu'on a fait, dans un champ de lave (F335 en direction de Hagavatn). C'est magnifique, le dernier gué est assez impressionnant mais passe bien finalement. Par contre après la piste est quasi inexistante, on ne traverse plus le champ de lave, on roule dessus. On finit par s'arrêter, on mange nos dernières provisions, et on finit de monter jusqu'au lac, croisant en chemin de belels petites cascades. Le lac est beau aussi, avec un glacier qui plonge dedans. Ca vaudrait sûrement une balade plus longue mais... il est 13h-13h30 et... on a faim !

Ceux qui me connaissent savent que je meurs de faim à 11h30, ils mesurent donc l'ampleur de la situation ! C'est un peu nul devant des paysages pareils de se soucier de son estomac mais... c'est comme ça !

Donc retour à la civilisation vers 15h où on arrive à Gulfoss (déjà vue au début de notre voyage) et où, sans un regard pour les chutes, on se précipite vers le buffet pour se servir un bon repas !

Ensuite on redescend tranquillement vers le sud pour aller dormir à Hveragerdi, où on a trouvé un appart pour la nuit, impeccable pour refaire correctement nos bagages avant le jour du départ.

1er août

Balade dans la péninsule de Raykjavik, de beaux paysages, mais pas exceptionnels en comparaison avec ce qu'on a vu auparavant, mention spéciale pour la zone autour du lac de Kleifarvatn où on serait bien resté un peu plus longtemps.

En fin d'après-midi, direction le "blue lagoon" jusqu'à la fermeture, retau puis aéroport, le vol est vers 1h20... Un peu dur pour les enfants qui tiennent à peu près jusque vers minuit et qui s'écroulent après (z'ont de la chance, ils ont dormi, eux !)

Voilà, voilà, c'était beau, on a eu de bonnes conditions météo, on était partis pour voir de beaux paysages et on en a vus de superbes, donc on est rentrés heureux ! On n'a pas fait de musée, on a eu peu de contact avec les islandais du fait qu'on était assez autonomes.