Equateur du 3 juillet au 27 août 2009
29 juillet
Pas précisé hier, mais la réservation de l'hôtel, ainsi que de celui de Riobamba où nous
retrouverons Olivier, je l'ai fait moi-même par téléphone ! Trop forte !
Il fait une journée magnifique, le ciel n'a jamais été aussi dégagé ! Je quitte
Vilcabamba à regret, avec plein d'envies de balades et de choses à faire, même si on en
a déjà bien profité !
Nous prenons un taxi jusqu'à Loja où nous essayons de prendre un bus pour Cuenca. J'achète
un billet de bus avant de me rendre compte qu'il ne part qu'à 11h30. Il est 10h. Je trouve
une autre compagnie qui part à 10h30. Je veux annuler mon premier billet mais ça n'a pas
l'air possible. Un client me dit que je peux le changer contre un autre trajet, comme cette
compagnie va jusqu'à Quito, ce sera peut-être possible. Je voudrais le changer contre un Cuenca-
Riobamba, mais maintenant il y a plein de monde au guichet et l'heure tourne... Je prends
donc un billet à l'autre compagnie et on embarque dans le bus qui part aussitôt.
On nous a annoncé 5 heures. Comme pour nos deux précédents trajets, on a plutôt eu pas
mal de retard, on ne sait pas trop quand on arrivera. En plus, à midi, le chauffeur s'arrête
environ 25 minutes devant un restaurant. Je crois qu'il est allé manger ! Mais malgré tout,
on arrive avec 10 minutes d'avance sur l'heure prévue, vers 15h20.
Je tente de changer mon billet contre un Cuenca-Riobamba mais la fille me propose
seulement un départ à 20h, ce qui ne me onvient pas.
On prend un taxi jusqu'à notre hôtel, la réservation a bien fonctionné ;-) Nous sommes à côté
de la place San Francisco, au coeur de la ville. Cuenca est une ville où il y a des églises
partout !
Nous visitons la "Casa de la Mujer", un centre artisanal où on trouve de tout dans de
minuscules boutiques. Juste à côté, au centre culturel Mama Kinua, je réserve une excursion
samedi pour visiter les communautés indigènes de Tarqui.
Ensuite, nous visitons la boutique d'Alberto Pulla, un chapelier très connu à Cuenca,
qui répare et fabrique des "panamas" depuis plus de 70 ans ! Il a une collection articles
sur lui dans toutes les langues, c'est impressionnant ! Le panama est en réalité fabriqué
ici en Equateur, il a été exporté pour l'Europe via le Panama, d'où son nom. Ici c'est un
sombrero de paja toquilla : chapeau de paille fabriqué à partir de fibres d'un palmier
dont le nom est toquilla.
Pas trop osé prendre de photos... Faut dire que le Nikon est encombrant... Je me rattraperai
un autre jour !
30 juillet
Nous commençons la journée par un petit déjeuner au 4ème étage de notre hôtel, qui offre
une belle vue sur Cuenca. Demain j'irai déjeuner avec l'appareil photo!
Les finances sont presqu'à sec, je vais donc retirer de l'argent au distributeur, lequel
valide ma demande, fait beaucoup de bruit, je me dis qu'il va me donner des coupures de 5
dollars ! Sauf que finalement il ne me donne rien ! J'ai un joli ticket avec un montant de
0.00$ et un message qui me dit que ça n'a pas marché. Bon, je me dis qu'il ne devait plus
avoir assez de billets pourrépondre à ma demande. Je tente le distributeur d'à côté avec une
somme plus petite mais il me dit que la limite de retrait pour ma carte est atteinte !!!
Gasp ! Que faire ? Je rentre à la banque, je demande à un guichet qui m'envoie au 2ème
étage, je prends mon ticket, lorsque c'est mon tour, la fille me dit que c'est possible
d'avoir de l'argent avec ma carte bleue mais il faut aussi mon passeport. Aller-retour banque-
hôtel pour prendre le passeport, remplissage de papiers, puis je dois aller à un guichet
du rez-de-chaussée où on me remet enfin du liquide. Bon, ben ça marche, ouf !
Sur la place, il y a un petit marché avec quelques artisans. En deux temps trois mouvevments
voilà mes loulous équipés d'un pull et d'un petit sac ! Ils sont très fiers !
Nous repartons ensuite à la gare routière pour prendre un bus vers des petits villages
pas loin de Cuenca. Nous atteignons d'abord Gualaceo. Ce n'est pas le jour du marché (le
dimanche) mais il y a quand même un petit marché sur une place.
Nous poursuivons notre balade jusqu'à Chordeleg, village renommé pour ses bijoux... Si
autrefois c'était artisanal, ça a changé depuis, tout se ressemble, chaque boutique a le
même genre de bijoux, les motifs ne sont pas particulièrement originaux dans l'ensemble. Bon,
Marine et moi, on craque quand même pour des bricoles !
31 juillet
3950 mètres ! C'est l'altitude que nous avons atteint aujourd'hui !
Nous voulions prendre le bus mais les horaires sont pas commodes: ils partent du terminal
routier sud à 7h00 (un peu tôt pour nous...) ou à 10h20 et le trajet dure 1 heure. Le faire
avec une agence, bof... et cher (entre 35 et 55$ par personne). J'ai demandé le coût si on
y va en taxi, la fille de l'office du tourisme me dit 30-40$. Bon, c'est toujours moins
cher que l'agence, va pour le taxi.
Donc, après un petit déjeuner avec l'appareil
photo, un passage chez la boulangère pour acheter le pique-nique, et aussi un passage
sur le marché pour prendre des gants pour Pierrick (on a déjà réussi à en perdre un sans
même les avoir utilisés encore !), j'arrête un taxi dans la rue (je commence à bien
savoir faire !) et je lui demande le coût pour nous emmener au parc national Cajas, à
La Torreadora. 15$ dit-il, parfait, en route !
C'est un peu long, on s'arrête faire de l'essence, il y a des travaux sur la route pour
refaire le revêtement, on s'arrête payer les droits d'entrée du parc, et enfin on arrive !
Pour l'instant, à part le froid, tout va bien. On se couvre, on étudie la carte qu'on
nous a remise à l'entrée, et nous voilà partis ! Nous décidons de faire la balade la
plus facile. Dès qu'on commence à marcher, on sent qu'on fait plus d'efforts pour
respirer, et qu'on s'essouffle facilement. Je suis obligée de freiner les enfants pour
qu'ils marchent plus lentement.
On a de la chance, le plafond nuageux est plus haut, et laisse par moments passer le soleil.
On s'arrête fréquemment pour boire.
J'adore ces paysages, beaucoup moins désertiques que je
ne le pensais, et avec beaucoup de variété de végétation aussi.

Le parc est parsemé de lacs. Dans des endroits un peu protégés du vent, il y a même des bois.
On pique-nique près de la Laguna Totoras. J'enlève une couche et je remplace le bonnet par
le chapeau. Un léger mal de tête s'installe. Le mal de l'altitude ? Ou seulement la
luminosité qui est difficile à supporter sans mes lunettes de soleil (perdues le 1er jour
de notre voyage, à Guayaquil) ?
On continue, lacs, ruisseaux, mini-cascades, bois, montagnes, c'est vraiment très beau, ça
doit être très chouette de faire d'autres randos dans ce parc. Notre chemin, qui
globalement descend, n'arrête pas de monter et descendre, c'est fou comme c'est crevant !
Mais à part ça et un léger mal de tête pour moi, rien à signaler ! Les enfants marchent
comme d'habitude, c'est-à-dire en inventant et en vivant des histoires, fortement influencées
par Starwars, Harry Potter, Eragon... Ils sont tour à tour chevaliers ou maîtres Jedi, magiciens,
droïdes...
Nous redescendons à pied jusqu'au poste de garde à l'entrée du parc. Là nous attendons le
passage d'un bus, ainsi que quatre autres touristes. Il me semble d'aileurs en avoir vu
deux au petit déjeuner ce matin à l'hôtel. Le premier bus ne s'arrête pas, il s'arrête
20 mètres après le poste de garde, et tout le monde descend vers un restaurant. 5 minutes
après, un autre bus arrive. Dans celui-là on peut monter mais... il n'y a pas de place assise...
Je range les sacs des enfants en l'air et je les fais asseoir par terre pour pas qu'ils
volent partout avec les virages. Un monsieur leur laisse gentimment sa place, un autre me
laisse la sienne, j'apprécie ! Un peu plus bas dans la vallée, je sens comme un étau
se desserrer autour de ma tête ! Depuis la gare routière, nous partageons le taxi
pour l'hôtel avec le couple de tout_à-l'heure. On a bien mérité de se reposer !
1er août
Aujourd'hui, nous allons visiter un petit village cañari à Tarqui, près de Cuenca. Nous
avions réservé l'excursion en arrivant. Nous ne sommes que tous les trois, pas d'autres
touristes intéressés. Nous partons avec Alfonso, notre hôte et notre guide pour la journée.
A notre arrivée, on nous offre à boire, alcool pour moi, thé pour les enfants. J'en bois un
peu, c'est pas mauvais et il est difficile de refuser, mais j'ai un peu peur pour mon
estomac qui est toujours pas vraiment au top. Ensuite, on nous sert un petit déjeuner
traditionnel. Il est composé d'un petit pain, de grains d'orge cuits et de thé. Les enfants
sont un peu perplexes, et de plus, on a déjà pris notre petit déjeuner 1h30 avant alors ils
n'ont pas faim.
Nous partons nous balader, le sentier monte sec. En chemin, nous voyons, non pas un clapier
à lapins, mais un clapier à cuys ! C'est-à-dire des cochons d'inde, élevés pour être
mangés ensuite, c'est un plat traditionnel apprécié par les cañari.
Un peu plus loin, il
y a de la coca, nous en mâchons quelques feuilles, je n'y trouve pas tellement de goût.
Enfin, nous traversons une petite forêt et Alfonso nous montre des plantes et nous explique
leurs propriétés médicales et la façon de les préparer.
Nous arrivons dans une petite clairière. C'est un lieu sacré dans lequel les cañari rendent
hommage à leurs dieux ancestraux, en perpétrant la coutume installée depuis des siècles. Le
cercle dans lequel on se trouve représente la Terre et la déesse de la terre Pachamama. Une
fois par an, une grande fête est célébrée ici. Dans le cercle, on pose des offrandes, des
choses qui viennent de la terre justement (des produits de l'agriculture par exemple),
pour remercier Pachamama de sa générosité et lui demander d'être aussi généreuse l'année
suivante.
Ce lieu est également dédié à trois autres dieux dont je n'ai pas réussi
à retenir le nom. Il y a un dieu par point cardinal, aussi en arrivant dans la clairière,
nous les avons salués un par un en se tournant vers chaque point cardinal.
Nous admirons le point de vue depuis le mirador, une petite tour qui dépasse les arbres,
puis nous partons marcher un peu sur les traces des Incas sur le fameux chemin de l'Inca
qui traverse les Andes du nord au sud.
Alfonso nous prend en photo sans arrêt
à chaque étape avec notre appareil, il aime bien prendre des photos.
Nous revenons à la clairière, un peu plus tôt que prévu par Alfonso, il faut dire que si
j'arrive à bien comprendre ce qu'il nous explique, j'ai plus de mal en revanche à m'exprimer
et donc à lui poser des questions. Nous nous reposons en attendant le déjeuner.
Le
voilà qui arrive, apporté par Estela et son fils Manuel. On mange à même le sol pour mieux
être en contact avec la nature et avec Pachamama. C'est bon, et le thé parfumé également.
Après le repas, les enfants jouent à "cuich-cuich" (cache-cache) avec Manuel. Puis nous
avons un nouveau rituel, dont je n'ai pas très bien saisi la signification, se purifier
après le repas peut-être ? Nous nous agitons mutuellement des petits bâtonnets d'encens
autour du corps. Pierrick fait beaucoup rire Manuel et Estela.
Enfin nous redescendons aux maisons. Estela porte les restes de notre repas dans une écharpe
dans son dos, ainsi qu'un petit panier contenant les tasses dans lesquelles nous avons bu. J'ai
voulu l'aider, elle m'a donné le seau à thé, quasiment vide. Toutes les femmes portent des
choses ou des enfants de cette manière là.
En bas, Alfonso nous fait visiter une
maison prévue pour l'accueil des touristes qui veulent passer une ou plusieurs nuits sur
place. Il y a même un sauna !
Alfonso nous montre comment on fait de la farine de maïs, à partir de maïs grillé. On essaye
aussi, on y arrive, mais la nôtre est moins fine que la sienne.
Ensuite Estela nous montre
comment filer la laine avec une quenouille, là on est lamentable ! Les enfants jouent
au ballon avec Manuel et les autres enfants du coin.
Pour finir, on a une démonstration de chants traditionnels. Ca a l'air lié à leur culture
qu'ils veulent préserver. La petite fille n'a pas très envie de le faire, du coup je me
sens un peu gênée, j'aurais autant aimé que les enfants continuent à jouer ensemble au
ballon.
Ensuite, nous rentrons à Cuenca à 8 dans la voiture car nous emmenons
d'autres personnes: 2 à l'avant, 4 à l'arrière, 2 dans le coffre !
2 août
Aujourd'hui nous faisons 7 heures de bus, au lieu des 6 prévues, pour rejoindre Riobamba,
où nous retrouvons Olivier qui en a fait 6 depuis Guayaquil où il est arrivé hier.
En chemin, nous avons vu de superbes paysages: on a d'abord roulé en fond de vallée
jusqu'à un peu après Cañar, puis on s'est élevé dans les montagnes pour suivre une route
à flanc de montagne proche des sommets, les montagnes étaient très escarpées, on voyait
même plus le fond de la vallée ! Le bus avait beaucop de mal à avancer en montée ! Il y
avait un ciel tout bleu comme je n'avais pas encore vu en Equateur, et une mer de nuages
au lointain. Ensuite on a atteint des
hauts plateaux et on a eu des vues superbes sur le Chimborazo enneigé (6310m) sur fond de
ciel bleu.
3 août
Ce matin, nous partons en taxi pour San Francisco de Cunuguachay (3200m), où nous allons
passer quelques jours, avant notre trek de 3 jours sur le chemin de l'Inca. Nous logeons
dans la maison aménagée pour les touristes, "Quilla Pacari".
Pour en savoir plus sur l'association Ahuana, c'est
là.
Pierrick, qui s'occupe de l'association et qui habite là aussi, nous accueille et
nous parle des balades à faire dans le secteur. Il nous propose de monter aux deux
premiers refuges du Chimborazo, le premier à 4800m en taxi, le second à 5000m à pied (environ
45 minutes). On est tenté...
C'est aussi lui avec qui je suis en contact depuis quelques semaines pour organiser le
trek de l'Inca. Nous rencontrerons notre guide demain et pourrons discuter de
l'organisation.
Vivent aussi ici Catherine, vétérinaire, en poste pour 2 ans, son contrat se termine en
septembre, Mathilde en stage d'agronomie et Juliana, la maîtresse de maison.
Après un copieux repas préparé par Juliana, nous partons faire une
balade sur les crêtes. De là on a une vue géniale sur le Chimborazo... quand il est dégagé...
Malheureusement des nuages nous cachent son sommet.
La balade n'en est pas moins belle
pour autant, environ 10 km en 4 heures, et une belle vue aux alentours. Beaucoup
d'animaux vus aussi: cochons, vaches, moutons, lamas.
C'est mimi les lamas, non ?
Le soir, on pourra même caresser un bébé lama né le matin
même en accompagnant Catherine qui va soigner une vache chez des gens.
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