|
Cap Vert du 19 au 31 décembre 2009
26 décembre
Il fait un temps magnifique et nous avons à peine le temps de petit-déjeuner avant de
partir au port de Mindelo. On y part à pieds de notre hôtel, avant même le retour du gars
parti acheter nos billets... Heureusement, on le croise et on se reconnait mutuellement en route !
Après une traversée sans dauphins ni poissons volants (il paraît qu'on en voit parfois), on
arrive à Santo Antao l'escarpée. Après une cohue bon enfant pour sortir du port, on prend un
taxi pour aller de l'autre côté de l'île à Ponta do Sol. Deux options: par la montagne, la route
de la corde, ou par la côte, sur une route flambant neuve au début.
A Ponta do Sol, notre
chambre n'est pas prête, il est encore tôt. Nous demandons un petit coin fermé pour laisser
nos affaires et partir en rando mais on nous dit qu'on nous prépare les chambres tout de suite,
alors on attend... plus d'une heure...
Enfin nous pouvons partir sur le départ de la randonnée qui part de Ponta do Sol vers Cruzinha
da garca. On a tellement attendu et hésité... faut-il aller de l'autre côté en véhicule et revenir,
partir à pied et espérer trouver un véhicule là-bas ? Il est tard quand on part et on se rend
compte que la "rando facile de bord de mer" avec peu de dénivelée n'est pas une simple
promenade de santé... D'abord le dénivelée est calculé du point le plus bas au point le plus haut,
or... on n'arrête pas de monter, redescendre, monter, redescendre, etc... Ce qui nous permet d'avoir
des vues magnifiques, notamment sur Ponta do Sol et sur l'océan...
Le petit village de Fontainhas est encore joignable par véhicule mais... faut avoir confiance !
Je suis contente qu'on soit venu à pied ! ;-) Les enfants rouspètent "T'as vu, on aurait pu
arriver en voiture !"
Du village, auquel on était arrivé par une descente sévère après une raide montée, on a
maintenant un chemin abrupt à suivre.
Et on arrive enfin en haut au pied de la
crête de lave...
... pour se rendre compte que le chemin redescend jusqu'à un petit village avant de remonter
de l'autre côté... Il faut décider: soit on continue et on va jusqu'au bout, mais on n'est
même pas à la moitié et on manque d'eau, de nourriture, et on n'a pas emporté nos lampes de
poche, si jamais on finissait de nuit... Soit on fait demi-tour... C'est cette deuxième
solution qui l'emporte... Les enfants se sentent floués... la balade facile de 300 mètres de dénivelée
en a en réalité fait près de 1000 !
On boit un verre bien frais en arrivant à Ponta do Sol. C'est même pas un café, une petite
maison, une terrasse à l'ombre, 2 tables, quelques chaises, un papi et un baby-foot à côté
autour duquel se pressent des enfants... Nos boissons sont bien fraîches et pour nous c'est
un petit coin de paradis après la chaleur de la balade...
27 décembre
Ce matin, après un copieux petit déjeuner, nous voulons aller faire des courses pour un pique-nique.
C'est fermé, il faut dire que c'est dimanche... Un taxi arrive, pas de problème, on embarque et
on fait un arrêt dans une station service à Ribeira Grande pour faire le plein de victuailles.
Et c'est parti pour la Cova de Paul via la route de la corde. C'est une route fabuleuse, qui
gravit des pentes très escarpées, passe au-dessus de précipices... Par moments on a le vide à droite
et le vide à gauche !
Très frustrant en fait de parcourir en taxi cette route, même s'il s'arrête à 2-3 points de vue...
Plus haut on rentre dans une forêt. Par une trouée on aperçoit l'île de Sao Vicente qui semble
flotter au-dessus de la mer à l'horizon... Puis on arrive au cratère de Cova de Paul. On
laisse notre chauffeur, tout en prenant ses coordonnées, on ne sait jamais. En principe, on va
descendre jusqu'à la mer à Vila das Pombas, mais on ne sait jamais, mes genoux me font toujours
souffrir...
Ca a l'air facile, vu comme ça, mais le chemin descend de façon drôlement raide. On trouve des
randonneurs sur ce chemin, la plupart avec un guide mais ce n'est pas nécessaire. On voit le fond
de la vallée, là où on doit arriver, on ne peut pas ne pas trouver son chemin... Ce qui ne nous
empêchera pas de nous perdre un peu plus tard...
Nous ne sommes pas partis très tôt, et arrivons au petit village de Cha do Manuel dos Santos
en début d'après-midi. On traverse la route, cherchant à continuer le chemin qui descend à la
mer par la vallée de Paul.
On déambule sur un super beau chemin au milieu des champs cultivés,
rivières, villages où tout le monde nous dévisage... Au début, on profite du charme du paysage,
mais au bout d'un moment, il faut se rendre à l'évidence, on a dû louper un embranchement.
Demi-tour, on revient jusqu'au village sans voir où ça pouvait être... Dans la vallée encaissée, on
commence à avoir de l'ombre, et mine de rien, il est presque 16h et il fait nuit dans 2 heures...
On s'arrête boire un verre et manger une glace chez Sandro avant de redescendre par la
route. Au bout d'un moment, on en a marre de cette route qui n'en finit pas et on appelle le taxi,
que l'on retrouve un peu avant Eito.
En fait, il aurait mieux valu partir plus tôt et demander notre chemin à Sandro ! Apparement,
le chemin pour la vallée de Paul part à gauche très peu de temps après avoir traversé la route
puis le ruisseau à Cha do Manuel dos Santos.
Se perdre au milieu de ces paysages
superbes ne nous a pas frustrés pour autant, c'était magnifique...
28 décembre
Ce matin commence à peu près comme hier: petit déj, saut dans le taxi, arrêt à la station service,
route de la corde, puis nous prenons une piste qui s'enfonce sur le plateau de Lagoa. La
route est mauvaise, on mettra plus d'une heure à arriver à Lagoa. A nouveau, on ne démarre pas
la rando très tôt...
Lagoa, c'est juste quelques maisons au milieu d'un grand
plateau. On se met d'accord avec notre chauffeur de taxi sur le lieu et l'heure du
rendez-vous et c'est parti ! Pour le moment, on suit la piste. Côté sud, on aperçoit à
nouveau Sao Vicente dans les nuages...
On contourne un cratère, Espadana.
De l'autre côté du cratère, nous aperçevons enfin la côte nord, c'est très escarpé.
Nous longeons un moment la crête, avec un arrêt pique-nique au milieu, et un peu inquiets:
mais où va-t-on descendre ?
Le chemin est large mais impressionnant ! Je me régale, c'est beau ! Dommage, c'est pas la
meilleure heure pour les photos... Je ne me lasse pas de ces verts, ces ocres et le bleu
au fond...
On passe le flanc rocheux qu'on longeait sur notre droite, et c'est une autre vue sur
une autre vallée, tout aussi escarpée, tout aussi belle...
Et hop, on repasse à gauche, à nouveau en franchissant une crête de lave (mais non, on est sur
un dragon endormi en vrai !) et on aperçoit la route et notre point de rendez-vous. Il nous
reste 15 minutes pour l'atteindre et on reconnait le mini-van de notre chauffeur du matin,
qui arrive, quelle synchronisation !
De retour à Ponta do Sol, on va boire un verre depuis un bar restaurant qui donne sur le
port. La mer est déchainée et on observe les vagues se briser sur les rochers et digues,
défiées par quelques jeunes.
En attendant d'aller manger, on mitraille les vagues déchainées, en regardant le soleil se
coucher. On va sur la digue ensuite, mais tout au bout parce que c'est douche assurée !
29 décembre
On quitte San Antao de bonne heure ce matin. Je suis déçue (même si mes genoux auraient
eu du mal à supporter encore beaucoup de dénivelée !), à l'origine je voulais rester 5
jours ici, mais entre le 1er jour qu'on a raté, 25 décembre oblige, et aujourd'hui où je
pensais prendre le bateau du soir, mais notre logeuse qui s'occupe aussi de nos billets
semble penser que c'est impossible. On finit par renoncer à discuter avec elle, du coup
on repasse une journée plage sur Sao Vicente... Les enfants sont ravis, ma foi, eux aussi
sont en vacances !
30 décembre
On part dans la matinée pour Santiago. Le temps est ensoleillé et nuageux; du côté gauche de
l'avion, on aperçoit au loin San Nicolau, qui a l'air escarpée également, et on a une très
belle vue en arrivant sur Santiago, qu'on longe par le sud-ouest avant d'arriver à Praia.
Le temps d'arriver, de déposer nos bagages à notre hôtel, hop, nous voilà
repartis en vadrouille. On prend un taxi et on se fait emmener au-dessus du village de
Rui-Vaz, au bout de la route, j'avais repéré une petite rando en boucle autour d'un pic.
Au bout de la route, le taxi s'arrête, un peu surpris qu'on veuille descendre là. En fait,
il y a là une base militaire avec des soldats armés.
Heu... Il est où notre chemin de départ ?
Le soldat s'approche, le chauffeur de taxi s'en mêle, je montre ma carte... il nous fait
signe de le suivre pour nous conduire au point le plus haut de la base. De là, on voit le pic
que je voulais atteindre, ensuite un autre soldat nous emmène au départ du sentier, en
contournant la base.
Très sympas et serviables, même si on a du mal à se comprendre...
En définitive, le "pic" est couvert d'arbres et la vue est quasi-inexistante... On tente de
poursuivre notre balade en boucle, mais on ne trouvera jamais la boucle... C'est donc un petit
aller-retour que nous faisons, avant de descendre la route jusqu'à Rui-Vaz...
Une belle vue de Fogo par ci, la forêt, des montagnes, des vallées par là, ça n'est pas
désagréable tout ça ! A Rui-Vaz, on appelle notre taxi et on l'attend en buvant une boisson
trouvée dans une grande maison qui ressemble à une salle communale... avec un frigo bien
rempli dans un coin ! Marine et moi, on a un faible pour le jus ananas-coco bien frais !
En chemin, on a vu aussi un passarinha. Il volait d'un arbre à l'autre sur la route devant nous.
Il est encore tôt quand on rentre alors on repart... à la plage ! Il y a de belles
plages tout près de Praia. Et puis maintenant, on sait faire: arrêter un taxi, lui expliquer où
on veut aller, se mettre d'accord sur le tarif et l'heure de retour, et c'est parti !
31 décembre
Dernière journée au Cap Vert et au soleil avant de replonger dans l'hiver en France... Comme nous
partons dans la nuit, nous avons gardé une chambre double dans notre hôtel, histoire de
stocker les bagages et de prendre une douche à notre retour de rando.
Sur la carte de Santiago, j'ai repéré deux curiosités naturelles et une balade qui
semble passer près des deux. C'est parti pour le départ de la balade dans le petit
village de Chao de Tanque. Là, pas de chance, on n'arrive pas à se comprendre avec notre
chauffeur de taxi, il faut dire que nous ne parlons pas portugais et lui que ça, donc
par gestes, nous essayons de lui expliquer qu'on va partir marcher et qu'on veut qu'il
nous récupère ce soir à Ribeira de Barca. Je ne sais pas ce qu'il comprend, qu'on veut qu'il
nous attende peut-être mais visiblement, ça ne lui convient pas. On comprend que ça ne lui va pas,
on comprend aussi qu'il n'a pas compris où on veut en venir, mais on passe près de 30 minutes
à essayer de se comprendre mutuellement. D'un coup, il pige ! Je ne sais pas si c'est les gestes,
les mots portugais qu'on essaye de sortir du lexique français-portugais, les dessins, enfin
maintenant tout va bien, là il est d'accord, et on se sépare en se disant "à ce soir !"
Nous allons descendre tout doucement le long de la rivière, par endroits asséchée en surface,
ailleurs laissant couler un mince filet d'eau, dans un canyon plus ou moins large, souvent
désertique, parfois boisé.
Au départ,
on suit une piste qui dessert quelques villages. On croise le camion de ravitaillement en eau,
des gens à pied, des gens qui travaillent, coupent du bois, transportent des choses, du bétail.
On revoit des passarinhas, et aussi d'autres oiseaux.
Le chemin est long, on
commence à avoir faim mais on a décidé de pique-niquer à la mer. Le canyon se rétrécit,
il n'est plus que de quelques mètres de large, puis s'élargit à nouveau et... on entend le
bruit des vagues !
On se pose à l'ombre de la falaise, à gauche, et on mange en regardant le
spectacle des vagues qui vont et viennent sur les rochers.
Bon, une fois le ventre
plein, et si on cherchait cette grotte ? On longe la falaise, et on la trouve un peu plus
loin, grotte creusée dans la falaise et traversant cette même falaise.
Bon, on avait promis une baignade aux enfants, mais la mer est agitée, et il n'est pas
très tôt, on est à peine à la moitié du chemin. On repart. Le chemin est censé monter
sur la falaise de
l'autre côté de la plage tout de suite, à proximité de la plage, mais on ne le trouve pas
donc on fait un super détour en arrière avant de le rejoindre. Avantage, on a un beau point
de vue sur un autre canyon derrière nous, inconvénient, on a encore perdu du temps, et
les herbes piquent en laissant des piquants sur les chaussettes! On est obligé de faire
une pause pour supprimer les piquants des chaussettes de Pierrick.
Le paysage
est maintenant très sec, excepté proche d'embouchures des rivières ou souvent des
villages sont construits.
Je repère que le chemin va bientôt s'éloigner de la mer et je me demande si nous avons
déjà dépassé mes colonnes basaltiques se dressant dans la mer, que j'avais repérées sur
une photo... Non, les voilà, juste quand on s'apprête à obliquer vers le village !
Dans le village, le chemin est plus difficile à suivre. Heureusement on croise quelques
personnes à qui on demande notre chemin. Juste en sortant du village, un vieux monsieur et
sa femme veulent nous faire asseoir et papoter. Ils nous montrent des photos de leur fille,
ils en sont très fiers. On ne peut malheureusement pas rester très longtemps, le temps passe
et il ne nous reste pas beaucoup de temps pour rejoindre Ribeira Barca avant l'heure de
rendez-vous avec le chauffeur de taxi.
Un dernier regard sur le village, et on repasse sur un plateau très sec. Peu après, on arrive dans
une autre vallée terminée par une grande plage de galets. On retrouve la "civilisation", une
piste qui mène jusqu'à notre destination.
Voilà, on arrive en vue de Ribeira Barca vers 17h55, pile en même temps que notre taxi !
Dommage pour la baignade, mais on est content qu'il ne nous ait pas oubliés, car on en a
plein les pattes !
Ce soir c'est le réveillon, après une bonne douche, on mange au
bar-restau à côté de notre hôtel. Il fait frais, surtout après avoir cuit toute la journée,
on a mis une veste mais on profite de notre repas de réveillon en terrasse !
Pierrick
commande une pizza bacon-banane... qui n'arrivera jamais car ils n'arrivent pas à rallumer le
four à pizza, mais qui nous inspirera pour les pizzas du mercredi à la maison ! Pas grave,
il y a plein de bonnes choses à manger ici au Cap Vert. Moi j'aurai fait ma cure de poisson,
tout est vraiment excellent !
Retour à l'hôtel, préparation de nos bagages, et puisqu'on
ne part qu'à 1h50, on se regarde "Le seigneur des anneaux" jusqu'à 11h45, où on descend
attendre notre taxi, celui de tout-à-l'heure avec qui on avait convenu qu'il nous amènerait
à l'aéroport ! On attend... On attend... Il n'arrive pas et il y a beaucoup moins de taxis que
d'habitude dans les rues... Il y en a un qui passe, on saute dessus !
Oh, des feux
d'articice partout ! Ca y est, il est minuit, on se souhaite la bonne année dans le taxi, et
nous voilà à l'aéroport.
Apparement, on arrive trop tard, bien que 1h30 avant le départ !
Ils ont déjà fermé l'enregistrement. Bon, ce soir, ils ont le sourire, ils réouvrent le
comptoir pour nous et on peut enregistrer. Fin du seigneur des anneaux dans la salle d'attente
et bye bye le Cap Vert ! On a beaucoup apprécié ce séjour, déjà la parenthèse été au milieu de
l'hiver, c'est génial ! Et on a vu de beaux paysages, fait de belles randos et rencontré
des gens sympas, je regrette juste de ne pas avoir pu plus échanger avec eux...
|