Indonésie du 5 juillet au 4 août 2012
Plateau de Dieng, 12 juillet 2012
Après une nuit agitée pour moi entre la discothèque à côté, le bruit dans l'hôtel et les muezzins,
on repart pour le plateau de Dieng. Les autres ont bien dormi, tant mieux.
A nouveau,
nous roulons parmi de magnifiques paysages. Olivier prend des cours d'indonésien auprès
d'Havis, je me concentre sur les chiffres.
Nous montons sur le plateau
de Dieng, à plus de 2000m d'altitude, dans la brume. Nous commençons donc par manger et
mettre en pratique nos leçons d'indonésien. Ca amuse beaucoup la vieille dame chez qui on
prend notre repas !
Après le repas, nous allons voir un film sur la formation et
l'histoire du plateau de Dieng. C'est très intéressant, l'activité volcanique est très
présente ici, l'impact positif est la géothermie et le rejet de gaz carboniquue, utilisés
pour produire de l'électricité. Le sol est également très fertile, le plateau est le premier
producteur de pommes de terre à Java. Le côté négatif est le risque d'éruption de quelques volcans,
mais surtout l'émission de gaz carbonique en forte quantité.
Lors d'un tremblement
de terre, un cratère est entré en éruption, dans le même temps, ça a ouvert une faille d'où
s'échappait du gaz carbonique. Les habitants, voulant échapper au danger de l'éruption,
ont couru de l'aute côté, directement vers la zone de gaz carbonique. Pas d'odeur, pas
de couleur... il y a eu 149 morts...
En sortant du cinéma, il fait presque
beau. Nous en profitons pour aller voir le beau Telaga Warna, ainsi que le lac d'à côté, le
Telaga Pengilon.
Ensuite nous allons voir le
cratère fumant et bouillonnant de Dieng. Le temps d'en faire le tour, la brume est retombée
et nous revenons au parking dans le brouillard.
Nous allons donc voir les petits
temples hindous, parmi les plus anciens d'Indonésie.
L'idée était de dormir ici et
de profiter de la matinée demain pour faire une petite rando. Mais entre la brume, dont on
ne sait pas si elle sera toujours là demain matin ou pas, la menace du gaz carbonique qui
a impressionné les enfants, et la perspective d'arriver plus tôt à Jakarta et de profiter
de la piscine de l'hôtel... C'est réglé, on quitte le plateau de Dieng dans le brouillard
pour aller dormir à Wonosobo.
Borobudur, Jogjakarta, 13 juillet 2012
Nous partons vers 9h, comme
d'habitude, en direction de Borobudur. Nous nous arrêtons dans un petit village, il y a le
marché et Havis veut qu'on s'entraîne à parler indonésien. Il y a des choses qui sèchent, je
reconnais du café à différents stades de séchage (vert clair et marron foncé), mais je ne
sais pas identifier les plantes vertes odorantes devant.
Des légumes, des piments,
des petits oignons, des tas de choses dan ce marché !
On achète des beignets au tofu à
la marchande à gauche et j'arrive à comprendre le prix qu'elle demande.
Idem pour la
marchande de beignets de... on sait pas ce que c'est mais ça ressemble à du pain en beignet.
Et c'est bon !
Nous arrivons à Borobudur
vers midi, des tonnes de cars de touristes, des boutiques
à souvenirs partout, et des vendeurs un peu insistants nous proposant ombrelles, lunettes
de soleil, chapeaux, etc... nous voilà revenus sur un cicuit touristique plus classique.
En fait, la plupart des touristes vont directement de Jakarta à Jogjakarta, restent
quelques jours à Jogjakarta puis font le Bromo et le kawah Ijen avant de partir sur Bali.
Borobudur est un temple boudhiste, il est composé de plusieurs étages, un peu en forme de
pyramide, les étages supérieurs sont ornés de stupas. Nous montons étage par étage,
lentement, mais pas autant que lors des rassemblements bouddhistes. Ils font le tour de
chaque étage trois fois, ça leur laisse le temps d'évacuer les choses négatives de leurs
esprits afin d'arriver en haut purifiés.
Nous nous contentons de faire 3 fois le tour du dernier étage, en faisant un voeu,
puisque c'est la tradition maintenant, les enfants en font 9, histoire d'être sûrs que
leur voeu se réalisera.
Nous poursuivons notre route vers Jogyakarta et nous arrêtons pour marcher un peu sur
la grande avenue de Malioboro. Nous trouvons un "JCO", une chaîne de cafés spécialisés dans
les donuts, à la grande
joie de Pierrick, et nous nous y arrêtons pour goûter. Quelques T-shirts Angry Birds plus
tard, nous nous installons dans notre hôtel, et Pierrick et moi allons profiter de la
piscine, pendant que Marine bouquine et qu'Olivier s'occupe de notre linge sale.
Vers 18h, nous partons assister au spectacle qui raconte la légende de Ramanaya,
Havis a réservé par téléphone dans la matinée. Ca commence par un banquet style "all you
can eat" où nous mangeons à volonté tout un tas de plats locaux. Puis on nous distribue
une traduction de l'histoire (heureusement car beaucoup de personnages, pas facile à
suivre sans connaître) et le spectacle commence... Les acteurs ne parlent pas, l'histoire
est chantée par des chanteurs et accompagnée en musique par un petit orchestre de gamellan.
Jogjakarta - palais du sultan et marché aux oiseaux, Prambanan, 14 juillet 2012
Nous commençons ce matin par la
visite du palais du sultan. Lorsqu'on prend les billets d'entrée, l'homme nous demande notre
nationalité et appelle un guide parlant fraçais. C'est lui qui va nous faire visiter, il parle
très bien français, et a beaucoup d'humour.
Il y a un sultan et un maire à Jogjakarta,
l'un administre la région, l'autre la ville. Le sultan actuel est un homme moderne, il vit
majoritairemment à l'extérieur du palais et se comporte comme un homme ordinaire. Lorsqu'il
vit dans le palais, il respecte le protocole traditionnel. Par exemple, lors d'un déplacement,
il ne peut se déplacer qu'entouré de membres de la famille royale, précédé de serviteurs,
dont des femmes qui lancent des pétales de fleurs sous ses pieds, et des musiciens qui
frappent le gong au rythme des pas du sultan. Ce sultan est le premier sultan monogame.
Les autres avaient plusieurs femmes, il y a quelques arbres généalogiques, le tronc
représente le sultant, les branches ses femmes, les feuilles ses filles et les fruits ses
fils. Certains ont eu jusqu'à 9 femmes et plus de 90 enfants, ce qui fait quand même un nombre
impressionnant d'enfants par femme ! Normalement, c'est le fils aîné qui sera sultan
ensuite, mais notre sultan a eu... 5 filles ! Ce sera donc un frère ou un neveu qui
héritera de la charge de sultan.
Nous discutons aussi de la naissance
de lIndonésie, qui regroupe plus de 13000 îles. Longtemps colonie hollandaise, lorsque
l'Indonésie a revendiqué son indépendance, il fallait trouver une position commune entre
ces îles de langage différent, de religion différente de culture différente... Même sur
Java, entre Java ouest, centre et est, les langues sont différentes. Ils se sont donc
mis d'accord sur le drapeau de l'Indonésie, l'hymne national et la langue, ils ont choisi
le malaisien, la langue du commerce, la langue a évolué et n'est pas strictement la même
aujourd'hui, notre guide dit que la différence entre les deux, c'est un peu comme nous
entre le français et le québecois.
En Indonésie, la religion est tès importante,
mais il y a une grande tolérance entre les différentes religions. Contrairement à la
Malaisie, où les différentes communautés vivent en harmonie mais ne se mélangent pas, ici
tout est mélangé. Il n'est pas rare qu'au sein d'une même famille, les personnes aient
adopté des religions différentes. Notre guide nous cite parmi sa propre famille des
musulmans, des chrétiens, des boudhistes. Les symboles à droite, que l'on
trouve à plusieurs endroits dans le palais, représentent les différentes religions: en
haut la fleur pour les boudhistes, en bas le symbole des musulmans, au milieu le symbole de
l'hindouisme. La croix chrétienne n'est pas représentée, car à l'époque de la construction du
palais, le christianisme était peu développé. Maintenant c'est tout de même la deuxième
religion en Indonésie après la religion musulmane, pas à Java ni à Bali, mais au global sur
les 13000 îles. La bonne nouvelle, c'est qu'on ne devrait plus être réveillé par le
muezzin à bali, la religion musulmane y étant très peu présente.
Les serviteurs du sultan portent
tous le même costume. Ils sont serviteurs du sultan à vie, ils perçoivent un salaire mensuel
mais n'ont pas de retraite. Notre guide nous cite l'exemple de ses parents, son père,
musicien, a travaillé jusqu'à 1 mois avant sa mort, sa mère, chanteuse, jusqu'à 1 semaine
avant sa mort...
Ceux de gauche sont assis, à la disposition du sultan, mais
actuellement, ils posent plutôt pour les touristes. Ceux de droite s'occupent de l'emploi
du temps du sultan, mais sont plutôt inoccupés maintenant, sauf lorsqu'il faut organiser
de grandes fêtes, comme le mariage d'une des filles du sultan par exemple. Ils
portent un "kryss", poignard, dans leur dos. Ce n'est pas une arme mais une récompense
lorsqu'on a servi le sultan de nombreuses années.
En sortant, nous voyons des
musiciens, chanteurs et un marionnettiste s'entraîner. Le palais du sultan est aussi
reconverti en centre artistique.
Les "pousse-pousse" sont joliment
colorés par ici, on en a même vu qui avaient remplacé le vélo par une moto, ça a moins
de charme !
Nous nous arrêtons ensuite au
marché aux oiseaux, mais il y a aussi d'autres bestioles : poissons, chats, chiens, lapins,
et... serpents !
Havis propose à Pierrick de prendre des serpents, Pierrick, bien
sûr, est ravi ! Le serpent beaucoup moins et il cherche à descendre, faisant fuir au passage
un autre touriste qui regardait. Le vendeur remet le serpent sur les épaules de Pierrick,
mais le serpent... fait pipi et caca ! Voilà un Pierrick crotté, qui va se nettoyer à un
robinet, mais qui réclame, fait exceptionnel, de prendre une douche ! Nous
repasserons donc à l'hôtel après le marché aux oiseaux.
Nous allons ensuite à Prambanan, grand temple hindouiste de la région. On ne peut plus
rentrer dans le plus grand des temples depuis le dernier tremblement de terre. L'ensemble
est très beau, et pour la première fois en Indonésie, nous avons un prix réduit pour les
enfants !
Après ça, nous voulions aller nous balader sur les flancs du Merapi, mais il y a de la
brume et il est déjà tard. Nous préférons rentrer à Jogjakarta, les enfants profitent de
la piscine, puis nous allons manger dans le Pizza Hut du grand centre commercial pas loin,
et prendre un dessert au JCO (donuts), pour faire plaisir à Pierrick.
Candi Cetho, Candi Sukuh, Madiun, 15 juillet 2012
Nous avions une journée d'avance sur le programme, puisque nous ne sommes pas allés au Krakatau,
et nous avons décidé d'écourter notre séjour à Jogjakarta pour faire Jogjakarta-Bromo en 3
jours au lieu d'un seul. Nous partons sans avoir aperçu le Merapi, toujours dans la brume.
A Solo, nous nous arrêtons pour
faire un tour dans le marché couvert, c'est immense et il y fait une chaleur étouffante.
Nous préférons continuer notre chemin.
Nous visitons d'abord le Candi
Cetho au pied du Gunug Lawu, que nous ne verrons pas non plus pour cause de nuages. Ce
temple est dédié à la fertilité. Il est surtout superbe de par son emplacement, et ses
"portes" alignées.
C'est tellement serein et
tranquille qu'on prolongerait bien ce moment. Avec la brume, on a presque l'impression
d'être sur une île au milieu des nuages.
Nous faisons demi-tour en nous arrêtant
prendre des photos de plantations de thé.
Nous allons ensuite au Candi
Sukuh, également dédié à la fertilité mais dans un autre style, moins isolé et tranquille
car au milieu d'un village.
Ensuite nous allons nous rendre à une cascade, mais on
peut y aller depuis le temple, à pieds. Reste juste à négocier le prix avec une femme
qui se propose de nous servir de guide. Et c'est parti !
C'est une belle promenade,
même si la lumière serait peut-être plus belle dans la matinée. Nous marchons à travers
champs et villages, les dessins des champs avec leurs différentes cultures forment un
tableau magnifique !
Nous tentons d'engager la conversation avec notre guide mais
c'est difficile entre notre indonésien balbutiant et son anglais assez pauvre.
La dernière étape est la cascade, on est sensé traverser la zone de la cascade et
y trouver des singes, mais lorsqu'on y arrive après 1h45 de marche et plein de photos
dan l'appareil, c'est pour se heurter à une porte close: ça ferme à 16h et il est déjà
17h25. La nuit tombe lorsqu'Havis, qui nous attendait de l'autre côté, arrive. Nous
poursuivons notre chemin jusqu'à Madiun, où nous allons dormir.
De Madiun à Malang, 16 juillet 2012
Nous commençons la journée en
nous arrêtant près d'une rizière. Les travailleuses, intriguées, nous lancent d'abord de
grands "Hello !"
Puis nous descendons près d'elles
et Havis m'envoie faire semblant de replanter le riz avec elles, elles se prêtent volontiers
au jeu et sont mortes de rire ! Cherchez l'intrus dans la photo de droite !
Nous mangeons plus tard, près
d'un lac, et commandons notre repas en indonésien. Ca amuse beauoup nos hôtes.
Nous sommes insstallés dans une
construction en bambou qui surplombe les champs (mmmh... est-ce bien solide ? Apparement oui,
ça a résisté tout le long de notre repas !) et nous offre une vue superbe sur le lac.
Nous avons commandé des nouilles sautées et elles sont excellentes comme d'habitude.
Pierrick reste au riz blanc étant donné qu'il n'aime pas grand-chose...
Il est temps de parler de la
circulation: c'est horrible ! Des camions, des bus, des voitures, des motos, quelques vélos et
les "pousse-pousse" en ville. Tout ça roule à fond et essaye de doubler au maximum, sans
respecter aucune règle (d'ailleurs y a-t-il des règles ?)
Là, l'exemple d'un bus en train de doubler une moto sur une ligne droite et sans aucune
visibilité... Normal... Vous avez vu la fumée noire qu'il dégage ? Au début on se demandait
pourquoi les motards avaient tous un foulard sur le nez... Maintenant on sait !
C'est impressionnant ce qu'on peut caser sur une moto, quand on n'y met pas 4 ou 5
personnes. A Bandung, on a même vu un gars qui transportait des poissons, il avait deux sacoches
en bambou, des grandes poches en platique transparent, fermées et pleines d'eau, en dépassaient,
et on voyait les poissons nager !
Le transport scolaire se
fait généralement à pied, mais ils étaient peut-être en retard...
Nous roulons le long d'une
route bordée de cerf-volants, plus ou moins traditionnels.
Nous croisons des engins très
bas sur route, un peu style machines de Mad Max. Le "dossier" est plus ou moins haut, celui-ci
est constitué d'un tas d'objets comme des bottes, un drapeau indonésien, des bouteilles, des
bidons, un poupon, des pneus, un balai-brosse, des chiffons et même... une poupée Barbie !
Havis nous dit que ces "bikers" ont probablement un rassemblement pour qu'on en voie autant,
les objets sont des souvenirs échangés avec d'autres ou donnés, sur leur route.
La moto est toujours un véhicule
familial, preuve en images. Non vous ne rêvez pas, coincée entre le chauffeur et sa maman,
une petite fille nous fait coucou de la main.
Devant le conducteur, il y a
peut-être aussi son grand-frère ou sa grande soeur.
Nous nous arrêtons en route
pour marcher jusqu'à une cascade proche, à travers champs. Nouss traversons la rivière sur
le pont moderne, mais le pont en bambou un peu plus haut est toujours utilisé par les villageois.
Seule Marine s'y risque.
Des libellules aux ailes aux reflets violets volent autour de
la cascade.
Nous arrivons à Malang de
bonne heure et nous nous baladons entre le quartier chic hollandais, le marché aux oiseaux
et aux fleurs, et la ville plus moderne avec ses supermarchés et ses petits restaus des
rues.
On suit quelques minutes une partie d'échecs acharnée, les noirs sont attaqués
sévèrement, mais ils disposent de plus de pièces, notamment les deux tours.
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